Comme beaucoup d’entre nous je suppose, je me suis d’abord demandé d’où je venais. J’ai fini par comprendre assez vite : de l’accouplement de mes parents. Du mélange de leurs gamètes et de leurs patrimoines génétiques. 9 mois de méioses et de mitoses successives et BAM ! Me voilà qui chiale, tout bleu et à poil, dans une chambre quelconque d’une clinique quelconque.
Plus tard, je me suis décentré. Je me suis demandé d’où on venait en tant qu’espèce. Des poussières d’étoiles qui s’agglutinent dans une soupe primitive, chaines carbonées, foudre, acides aminés, ADN libre, premières cellules, pression, sélection, évolution et BAM ! 4 milliards d’années plus tard, nous voilà qui chialons, tout rouges et habillés, dans un habitat quelconque d’un pays quelconque.
Comme beaucoup d’entre nous je suppose, à l’adolescence je me suis recentré : « et je vais où, moi ? ». Je n’ai pas encore trouvé la réponse, mais j’ai compris que ça finira par une marche arrière. Me voilà qui chiale, tout gris et à poil, dans un EHPAD quelconque d’une ville quelconque. Senescence, mort, pourrissement, dernières cellules, ADN libre, poussières d’étoiles. Et ces atomes qui étaient les miens recommenceront un cycle.
Aujourd’hui, je me suis à nouveau décentré. Je me demande où on va en tant qu’espèce ? J’avais une réponse toute faite : droit dans le mur. Mais au milieu des intempéries de nos civilisations, au milieu de l’énergie nucléaire, du BigData, du réchauffement climatique, des pesticides, des OGM, des extinctions de masse et des génocides…  force est de constater qu’il y a des prises de conscience. Des initiatives, individuelles ou collectives, qui tentent d’inverser la tendance et de reculer le mur.
Alors sur la route que nous avons choisi d’emprunter, sous cette pluie battante, derrière ce virage ou cette côte, je me demande : y aura-t-il une tempête ou une éclaircie ?
Back to Top